L'arthrose est une maladie rhumatismale qui touche une partie importante de la population (elle représente 20 % des plaintes de douleurs chroniques en Europe). Elle se traduit par des symptômes caractéristiques qui peuvent avoir des causes diverses. Il est possible de soigner l'arthrose pour en atténuer les effets, mais on ne peut pas guérir de cette maladie chronique.
Soigner l'arthrose : seulement pour atténuer les douleurs
Malheureusement, il n'y a pas de traitement permettant de guérir l'arthrose. C'est une maladie chronique qui, une fois installée, perdure toute la vie.
Cependant, il existe de nombreux moyens de réduire la douleur et de soulager les différents symptômes, notamment des médicaments antidouleur, antiarthrosiques ou anti-inflammatoires, des injections d'eau de mer (hydrotomie percutanée) ou des infiltrations de corticoïdes ou d'acide hyaluronique faites directement dans les articulations atteintes, des mesures non pharmaceutiques, reposant sur l'alimentation, le sport, le thermalisme, la kinésithérapie, etc., et des médecines douces ou naturelles, telles que l'acupuncture, l'homéopathie, la thérapie par les plantes ou les huiles essentielles.
Bon à savoir : dans les cas les plus graves, une opération chirurgicale est nécessaire pour remplacer l'articulation malade.
Article
Soigner l'arthrose : plusieurs classes de médicaments contre l'arthrose
Plusieurs classes de médicaments sont utilisées contre les symptômes de l'arthrose.
Les principaux sont :
- Des médicaments antidouleur ou antalgiques : le paracétamol est la molécule la plus utilisée pour son bon rapport efficacité/risque.
- Des médicaments anti-inflammatoires de palier 1 (une vingtaine de substances existent) : utilisés en seconde intention, si le paracétamol est inefficace ou en cas de crise d'arthrose. On peut prendre par exemple de l'ibuprofène ou les coxibs par voie orale ou sous forme de crèmes.
Bon à savoir : par voie orale, les coxibs exposent à un surcroît d’accidents cardiovasculaires (dont thromboses et infarctus du myocarde) et d’effets indésirables cutanés par rapport à d’autres AINS tout aussi efficaces.
- Des médicaments antiarthrosiques permettant de retarder la dégradation des articulations.
- Certaines biothérapies sont aussi efficaces dans les arthroses de la main très inflammatoires après 3 mois de traitement : le méthotrexate (immunosuppresseur très utilisé dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde) qui diminue la douleur et permet une moindre progression radiographique de l'atteinte arthrosique, et le denosumab (anticorps monoclonal indiqué contre l’ostéoporose) qui se montre efficace contre la progression radiographique de l’arthrose de la main.
- Deux autres traitements, le canakinumab (anticorps monoclonal dirigé contre l’interleukine 1 bêta) et la colchicine (anti-inflammatoire) diminuent les risques de pose d'une prothèse de hanche et de genou.
Exemples de médicaments contre l'arthrose
Voici quelles sont les molécules fréquemment utilisées pour soulager l'arthrose :
- Antidouleurs :
- paracétamol et opiacés (Doliprane® par exemple),
- tramadol seul, le tramadol en association avec du paracétamol, ou encore le tramadol en association avec du dexkétoprofène (Skudexum®).
Bon à savoir : depuis le 15 avril 2020, la durée maximale de prescription des antalgiques à base de tramadol est passée de 12 à 3 mois. « Au-delà de trois mois, la poursuite d’un traitement par tramadol nécessitera une nouvelle ordonnance », précise l’ANSM.
- Anti-inflammatoires : ibuprofène, kétoprofène, corticoïdes intra-articulaires (Advil® par exemple).
- Antiarthrosiques d'action lente : chondroïtine sulfate, glucosamine, diacéréine, insaponifiables d'avocat et de soja, Acide hyaluronique (Chondrosulf® , Stuctum®, Voltaflex®, Flexea®, Zondar®, Piasclédine®, par exemple).
À noter : des études révèlent que la combinaison la plus efficace contre les douleurs d'arthrose de hanche ou de genou est celle qui associe le diclofénac à l'étoricoxib. Elles soulignent également l'absence d'efficacité significative du paracétamol. Celui-ci continue néanmoins à être utilisé en raison du peu d'effets secondaires.
Antiarthrosiques : pour un traitement de fond
Les médicaments antiarthrosiques ont une efficacité modérée, mais ils soulagent les symptômes chez certaines personnes et retardent aussi la détérioration du cartilage, qui est un des mécanismes responsables de l'arthrose.
Pour cette raison, ils constituent le traitement de fond, par opposition aux médicaments antidouleur, qui soulagent en cas de crise. Les médecins les appellent aussi les « antiarthrosiques symptomatiques d'action lente » (AASAL).
Parmi ces médicaments, les plus utilisés sont la glucosamine, le chondroïtine sulfate, les insaponifiables d'avocat et de soja, la diacérhéine.
Ces médicaments sont moins actifs que les anti-inflammatoires, mais ils n'entraînent pas d'effets secondaires. Ils peuvent être prescrits sur le long terme sous forme de cures de durée variable : il faut poursuivre le traitement au moins 3 mois avant de juger de leur efficacité.
Attention : ces médicaments ne sont désormais remboursés par la Sécurité sociale qu'à la hauteur de 15 % de leur prix.
Soigner l'arthrose : les traitements non médicamenteux
Le traitement de l'arthrose repose en grande partie sur des remèdes non médicamenteux. Les différentes recommandations de prise en charge de l'arthrose stipulent que la prise en charge non médicamenteuse est aussi importante, sinon plus, que l'administration de médicaments pour soulager les symptômes. Les membres de la Société Française de Rhumatologie (SFR) et de la Société Française de Médecine Physique et de Réadaptation ont encore insisté sur ce point en 2021.
L'hygiène de vie
Ces mesures sont nombreuses et dépendent de la localisation de l'arthrose. Elles reposent principalement sur :
- le renforcement des muscles, afin de stabiliser l'articulation, via la pratique d'un sport (dans tous les cas, l’activité physique adaptée doit toujours être proposée ainsi que l’éducation du patient sur la maladie) ;
- une meilleure alimentation ;
- la perte de poids en cas de surcharge pondérale ;
- le port d'orthèses si nécessaire (cannes ou béquilles, semelles orthopédiques, genouillère rigide, orthèses de repos pour le pouce, etc.).
Remarque : on recommande aussi l'application de froid ou de chaleur sur les articulations douloureuses.
La phytothérapie
Si plusieurs plantes sont utilisées pour soulager les douleurs liées à l'arthrose (harpagophytum, feuilles de cassis, bouleau blanc, reine-des-prés, curcuma...), d'autres peuvent aider à soigner l'arthrose, à l'image :
- de la vigne rouge, en particulier pour l'arthrose des doigts et des membres inférieurs ;
- du mélilot, surtout pour les membres inférieurs et en cas d'engorgement lymphatique (œdème) ;
- la scrofulaire noueuse, qui contient naturellement plusieurs substances anti-inflammatoires très efficaces dont des tanins et les saponosides qui contribuent également à resserrer et à tonifier les tissus articulaires.
L’hydrotomie percutanée
On peut également recourir à l’hydrotomie percutanée qui est une technique à la fois détoxifiante et régénérante. En injectant de l'eau de mer additionnée d'un chélateur, de magnésium, de vitamines et de minéraux au niveau de l'articulation douloureuse on réhydrate les cellules et les tissus articulaires abîmés. Sans effets secondaires, cette technique améliore considérablement l'arthrose dans 80 % des cas et elle peut sans problème être associée à d'autres traitements, y compris locaux.
Bon à savoir : en cas d'arthrose du genou évolutive, la qualité du sommeil semble diminuer le risque d’aggravation des douleurs dans la mesure où l'arthrose s'accompagne de douleurs diffuses (qui concernent l’axe du corps et des zones situées au-dessus et en dessous des hanches des deux côtés).
Soigner l'arthrose : l'autogreffe de chondrocytes
Le cartilage articulaire s'auto-répare assez mal et, jusqu'à présent, les greffes de chondrocytes (cellules de cartilage), ne permettaient pas de restaurer correctement ce cartilage abîmé en cas d'arthrose.
Les choses évoluent, puisqu'une équipe de chercheurs suisses est parvenue à greffer avec succès des cellules issues du cartilage de la cloison nasale au niveau d'un condyle fémoral (au genou), et ce sur plusieurs patients.
Pour cela, des chirurgiens esthétiques ont prélevé (sous anesthésie locale) 6 millimètres de cartilage sur la cloison nasale (prélèvement simple et sans effet secondaire). Les cellules ont ensuite été mises en culture sur des membranes de collagène pendant 2 semaines avant d'être implantées dans la zone articulaire lésée du genou.
Aucune complication n'a été observée et surtout, au bout de 2 ans, l’auto-évaluation de la douleur, des fonctions articulaires du genou et de la qualité de la vie des patients était nettement améliorée.
Les injections de PRP pour traiter l’arthrose
Le PRP, Platelet Rich Plasma ou Plasma Riche en Plaquettes, est du plasma sanguin enrichi en plaquettes (provenant du sang du patient lui-même) par une centrifugation. Les injections de PRP, qui étaient autrefois réservées aux sportifs, font désormais partie de l’arsenal thérapeutique des rhumatologues pour traiter l’arthrose.
Le PRP, riche en facteurs de croissance, possède des propriétés régénératives sur le cartilage abîmé. Il permet ainsi de ralentir la progression de la maladie, de diminuer la douleur et l’inflammation et d’améliorer la mobilité et la fonction.
Contrairement aux traitements anti-inflammatoires ou aux injections intra-articulaires de corticoïdes, les injections de PRP, qui s'effectuent au sein de l'articulation à traiter sous contrôle radiographique ou échographique, sont dépourvues d’effets indésirables. Tout au plus peut-on ressentir quelques douleurs dans les jours qui suivent et il peut être nécessaire de renouveler l'injection tous les 15 jours pendant 1 à 2 mois.
Aussi dans la rubrique :
Traitement et prévention de l'arthrose
Sommaire
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- Soulager les symptômes
- Interventions chirurgicales
- Prévention