Infiltration cortisone

Sommaire

seringue produit médicament

Les infiltrations de cortisone sont des injections locales de corticoïdes, fréquemment utilisées dans le traitement des pathologies articulaires et tendineuses comme les rhumatismes et l’arthrose. Elles sont couramment pratiquées par les médecins et les rhumatologues, avec ou sans guidage par imagerie.

Les infiltrations de cortisone permettent souvent de soulager rapidement et durablement les douleurs des patients, même si elles présentent quelques risques minimes de complications. Le point maintenant.

Infiltration de cortisone : qu'est-ce que c'est ?

Une infiltration consiste à injecter localement une petite quantité de médicament directement au niveau de la zone à traiter : dans une articulation, autour d’un tendon, au niveau de la colonne vertébrale.

L’infiltration permet ainsi une meilleure efficacité du médicament à une dose moins élevée et des effets secondaires diminués par rapport à une administration par voie orale.

Plusieurs médicaments peuvent être administrés par une infiltration :

  • Un anesthésique local permet de confirmer ou non l’origine articulaire des douleurs ressenties par le patient.
  • Un anti-inflammatoire puissant, en général la cortisone ou un dérivé de la cortisone, traite l’inflammation locale et les douleurs associées. Plusieurs dérivés de la cortisone sont disponibles pour les infiltrations, en fonction de leur puissance et de leur durée d’action.
  • Un dérivé d’acide hyaluronique (visco-supplémentation) permet de retarder l’évolution de l’arthrose et de limiter les douleurs du patient.
  • Du plasma riche en plaquettes (PRP), qui est obtenu à partir du propre sang du patient (sang autologue) et qui contient différents facteurs de croissance capables de stimuler la régénération de certains tissus.

Bon à savoir : selon la pathologie et les symptômes du patient, ces médicaments peuvent être administrés lors d'infiltrations successives ou associées au cours d’une même infiltration. Les infiltrations peuvent également être associées à un traitement complémentaire par voie orale, en fonction du cas du patient.

Infiltration de cortisone : dans quels cas y a-t-on recours ?

Les infiltrations de cortisone ou de ses dérivés sont prescrites dans différents contextes cliniques :

Les infiltrations de cortisone entraînent le plus souvent une nette amélioration de l’état du patient : diminution des douleurs et de l’œdème en quelques heures à quelques jours.

L’effet de l’infiltration dure en général de quelques jours à quelques mois. Dans certains cas, une seconde infiltration peut être nécessaire pour optimiser l’effet sur les douleurs.

Bon à savoir : dans la majorité des cas, il faut respecter un délai de plusieurs mois entre deux infiltrations. Il est par ailleurs recommandé de ne pas pratiquer plus de 3 infiltrations par an et par articulation. La répétition des infiltrations peut en effet s’avérer néfaste, notamment pour les tendons.

Préparation avant l'infiltration de cortisone

Lors de la prescription de l’infiltration, il est impératif de signaler certaines situations particulières au médecin :

Ces situations ne constituent pas des contre-indications absolues aux infiltrations mais nécessitent des précautions et une surveillance particulière. En cas de diabète par exemple, il est nécessaire d’adapter la surveillance glycémique et le traitement anti-hyperglycémiant. Il semble par ailleurs essentiel que l’état glycémique des patients à risque de développer un diabète soit vérifié avant l’initiation d’une corticothérapie.

Aucune préparation particulière n’est requise avant une infiltration. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun. Une douche à la Bétadine® peut être indiquée le matin de l’infiltration autour de la zone d’infiltration.

Bon à savoir : après l’infiltration, une période de repos de 24 à 48 heures est préconisée pour éviter l’apparition de douleurs.

Déroulement d'une infiltration de cortisone

L’infiltration de cortisone se déroule dans le cabinet du médecin ou du rhumatologue. Selon la localisation, une anesthésie locale peut être effectuée juste avant l’infiltration :

  • Selon le type d’infiltration, le patient est allongé sur le dos, sur le ventre ou sur le côté. Il est important que le patient reste immobile pour faciliter le geste du médecin.
  • La douleur engendrée par la piqûre est du même ordre que celle d’une prise de sang.
  • Après désinfection locale de la peau, l’infiltration en elle-même dure quelques minutes, l’injection du médicament dure quelques secondes.
  • Après le retrait de l’aiguille, un pansement est mis en place pour quelques jours.

Dans certains contextes, la réalisation de l’infiltration est délicate pour le médecin :

  • des infiltrations au niveau de la colonne vertébrale ou du pied ;
  • des articulations fortement déformées par l’arthrose ou les rhumatismes ;
  • la présence de vaisseaux et/ou de nerfs près du lieu de l’infiltration ;
  • l'injection d'un médicament caustique.

Le médecin peut alors avoir recours aux infiltrations radioguidées :

  • Un contrôle radiologique, échographique ou par scanner est réalisé parallèlement à l’infiltration pour guider les gestes du médecin.
  • Ce contrôle permet au médecin de suivre précisément le cheminement de l’aiguille.
  • Un produit de contraste peut être injecté.

Bon à savoir : les infiltrations radioguidées sont réservées aux infiltrations délicates ou en cas d’échecs de précédentes infiltrations.

Infiltration de cortisone : effets secondaires et risques

Suite à une infiltration, quelques symptômes sans gravité peuvent fréquemment survenir :

  • Une douleur associée à un œdème apparaît dans les heures qui suivent et disparaît en quelques jours.
  • Une dépigmentation de la peau peut apparaître à l’endroit de l’infiltration (peau blanchâtre) ainsi qu'un changement de texture de la peau (peau très fine suite à une fonte du tissu graisseux).

En revanche, il existe des risques de complications qui restent heureusement rares :

  • des réactions allergiques ;
  • un malaise vagal ;
  • une rougeur du visage associée ou non à des maux de tête ;
  • une infection avec un risque d’arthrite septique ou d’abcès (risque de 1 sur 70 000 infiltrations).

L’apparition d’un gonflement rouge et douloureux au point d’injection, associé à une fièvre doit amener à consulter en urgence.

Bon à savoir : les effets secondaires habituels des corticoïdes administrés par voie orale (troubles digestifs, troubles endocriniens, fragilité osseuse, ostéoporose) ne sont pas à craindre dans le cas des infiltrations, car il s’agit d’une administration locale et ponctuelle de corticoïdes. Toutefois, au niveau du genou (en cas d'arthrose), des infiltrations répétées (tous les trois mois pendant deux ans) tripleraient la destruction du cartilage articulaire et le rétrécissement de l’espace intra-articulaire.

Ces pros peuvent vous aider

Liens rapides