Soulager l'algodystrophie

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L'algodystrophie est un syndrome douloureux d'un membre. Ce syndrome s'observe surtout chez les adultes et plus fréquemment chez les femmes. L'algodystrophie peut toucher le membre supérieur (épaules, poignet, main) ou le membre inférieur (hanche, genou, cheville, pied). Elle peut être causée par un traumatisme, une chirurgie, une immobilisation par plâtre, certains médicaments (phénobarbital, notamment), la grossesse.

Classiquement, l'algodystrophie évolue en deux phases successives. Une phase aiguë ou la douleur, intense, apparaît subitement dans le membre touché. Une phase secondaire ou la douleur s'estompe mais au cours de laquelle apparaît une raideur importante de l'articulation et du membre atteint.

L'algodystrophie guérit dans 90 % des cas, spontanément, sans traitement en 6 à 24 mois et ce, sans séquelle. Malgré tout, quelques solutions simples peuvent vous améliorer.

Cette fiche vous renseigne sur le traitement de l'algodystrophie.

1. Prévenez l'algodystrophie

Le traitement de l'algodystrophie installée est particulièrement difficile. Le meilleur traitement est donc préventif.

N'immobilisez pas l'un de vos membres

L'immobilisation d'un membre ou sa mise en décharge favorise la survenue d'une algodystrophie.

  • Ne mettez jamais votre bras en écharpe sans avis médical.
  • Ne mettez jamais l'un de vos membres en décharge sans avis médical.

Luttez contre les douleurs

La douleur sur un membre quelle qu'en soit son origine est un facteur favorisant la survenue d'une algodystrophie.

  • Ne laissez jamais s'installer une douleur.
  • En cas de douleurs sur un membre dans les suites d'une chute ou d'un traumatisme, prenez des antidouleur.

Fuyez l'alcool

L'alcoolisme chronique est un facteur de risque d'algodystrophie.

  • Restez raisonnable sur l'alcool.
  • Si vous êtes dépendant, faites-vous aider.

2. Reconnaissez une algodystrophie

Vous avez été opéré récemment, vous avez eu un traumatisme, vous êtes enceinte ? Vous êtes peut-être atteint d'une algodystrophie si vous avez plusieurs des symptômes suivants :

Durant la phase aiguë :

  • Vous avez une douleur d'installation subite dans un membre.
  • La douleur est intense, diffuse, difficile à localiser.
  • La douleur est diurne et nocturne, elle vous réveille.
  • La zone douloureuse peut être normale mais s'il s'agit d'une extrémité (pied, main), vous êtes enflée et la peau est rouge et chaude sur la zone douloureuse.
  • Votre douleur est intense, même si vous effleurez la zone concernée.
  • Vous suez de la zone douloureuse.

Durant la phase secondaire :

Vous avez nettement moins mal, mais la zone autrefois douloureuse est plus raide qu'auparavant :

  • S'il s'agit d'une épaule, vous n'arrivez plus à monter le bras en l'air.
  • S'il s'agit d'une extrémité (main, pied), vous n'arrivez plus à bouger l'articulation.

Dans tous les cas, consultez votre médecin qui saura pratiquer les examens adaptés à l'établissement du diagnostic.

3. Traitez l'algodystrophie

Les antidouleur en vente libre en pharmacie (ibuprofène, paracétamol) peuvent diminuer votre douleur.

  • Prenez-les systématiquement, à heure régulière.
  • N'attendez pas d'avoir trop mal pour les prendre, au risque de toujours courir après votre douleur. En effet, l'algodystrophie occasionne une douleur or celle-ci aggrave l'algodystrophie, constituant un cercle infernal.

À noter : depuis le 15 janvier 2020, les médicaments contenant du paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et aspirine), bien que toujours disponibles sans ordonnance, ne peuvent plus être présentés en libre accès dans les pharmacies (décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé du 17 décembre 2019 modifiant la liste mentionnée à l’article R. 5121-202 du Code de la santé publique).

En phase aiguë

  • Reposez-vous. Le repos est indispensable au début de la maladie puisque la douleur fatigue énormément.
    • Ne forcez pas.
    • Octroyez-vous des périodes de pauses.
    • Faites des siestes si besoin.
  • Soulagez le membre atteint. Ne mettez pas le membre atteint en contrainte. Par exemple, si vous avez une algodystrophie du genou, du pied ou de la cheville, ne posez pas le pied par terre, marchez avec des cannes.
  • Pratiquez les bains écossais :
    • Prenez des bains du membre atteint 2 à 3 fois par jour.
    • Utilisez deux baquets, l'un d'eau froide, le second d'eau chaude.
    • Trempez le membre atteint deux minutes dans l'eau chaude, puis deux minutes dans l'eau froide, puis à nouveau dans l'eau chaude et ainsi de suite pendant au moins 10 minutes.

En phase secondaire

La douleur a diminué, il vous faut désormais lutter contre l'enraidissement de la zone atteinte.

  • Remettez le membre atteint en contrainte. Si vous avez une algodystrophie du membre inférieur, rangez vos béquilles au placard et réapprenez à marcher normalement.
  • Mobilisez votre membre atteint.
  • Allez à la piscine, cela vous permettra de mobiliser doucement votre membre malade.
  • Massez doucement sans provoquer de douleurs, la zone douloureuse durant 10 minutes une à deux fois par jour.

Ayez recours aux médecines douces

Vous pouvez vous tourner vers les médecines douces pour soulager certaines douleurs, notamment l’ostéopathie et l’acupuncture. Par ailleurs, de nombreux remèdes homéopathiques existent pour soulager les douleurs en fonction de leurs caractéristiques :

  • En phase inflammatoire (à raison de 5 granules de chaque, en 7 CH, de deux à six fois par jour pendant une semaine jusqu'à l'amélioration des symptômes) :
    • Belladonna pour des articulations rouges, chaudes et douloureuses.
    • Bryonia alba pour des articulations gonflées et chaudes accompagnées de douleurs lancinantes.
    • Arnica montana si la douleur survient après un traumatisme et qu'elle augmente au contact.
    • Ferrum phosphoricum pour une douleur articulaire aiguë, aggravée au mouvement.
  • En phase froide (à raison de 5 granules de chaque deux fois par jour pendant plusieurs mois) :
    • Calcarea phosphorica en 4 CH en cas de douleurs osseuses et articulaires dans le cadre d'un défaut de consolidation d'une fracture.
    • Symphytum en 4 CH en cas de traumatisme avec des douleurs vives qui persistent après une fracture.
    • Rhus toxicodendron en 7 CH en cas de douleurs des tendons et des ligaments avec une raideur matinale qui s'aggrave au mouvement avant de s'améliorer par la suite.
    • Hypericum perforatum en 30 CH en cas de douleurs lancinantes et des élancements vers la racine du membre touché.
    • Lachesis en 5 CH en cas d'œdème, de douleur aggravée par la chaleur mais soulagée par le froid.

Soignez votre mental

La douleur chronique est source d'anxiété et de dépression contre lesquels il vous faut lutter.

  • Pratiquez la relaxation pour vous détendre.
  • Entourez-vous d'amis.
  • Si nécessaire, voyez un psychiatre et/ou un psychologue.

Ces pros peuvent vous aider

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